Tout savoir sur la norme électrique C15-100 : les règles à respecter
Tout savoir sur la norme électrique C15-100 : les règles à respecter
La norme électrique C15-100 est une réglementation en vigueur en France depuis plus de 40 ans. Elle définit les règles à respecter pour la mise en place d’installations électriques dans les bâtiments résidentiels et tertiaires. Cette norme vise à garantir la sécurité des personnes et des biens en réduisant les risques d’incendie, d’électrocution et de dommages aux équipements.
Cet article synthétise l’essentiel de la norme électrique C15-100, en expliquant les principales règles à respecter pour une installation électrique sûre et conforme. Vous découvrirez ainsi les différents types de circuits électriques, les règles de câblage, les équipements de protection, les normes de sécurité et les obligations réglementaires en vigueur.
Si vous envisagez de réaliser des travaux électriques ou de faire installer une nouvelle installation électrique, cet article vous permettra de mieux comprendre les enjeux de la norme C15-100 et de vous assurer que votre installation est conforme aux normes en vigueur.
La norme électrique C15-100 pièce par pièce : ce qu’il faut savoir
La norme électrique C15-100 est un ensemble de règles qui s’appliquent à toutes les installations électriques dans les bâtiments d’habitation. Voici un aperçu des règles à suivre pièce par pièce :
Le salon
Pour une surface inférieure à 28 m², vous devez installer au minimum 5 prises électriques avec terre. Pour une surface supérieure, vous devez prévoir au moins 7 prises. Il est également obligatoire d’installer une prise spécifique pour les réseaux de communication (téléphonie, réseau informatique).
La cuisine
Pour une cuisine de moins de 4 m², vous devez installer au minimum 3 prises avec terre. Pour une cuisine plus grande, vous devez installer au moins 4 prises au-dessus du plan de travail. Vous pouvez également ajouter une prise à côté de la hotte aspirante, à condition qu’elle soit placée à une hauteur minimum de 1,8 mètres.
La chambre
Pour chaque chambre, vous devez installer au minimum 3 prises avec terre, ainsi qu’une prise supplémentaire à côté de l’interrupteur principal d’éclairage. Il est également obligatoire d’installer une prise dédiée aux réseaux de communication, à proximité d’une prise électrique.
La salle de bains
La salle de bains est divisée en deux zones ou volumes appelés « de protection », dans lesquels vous devez obligatoirement installer des éléments électriques spécifiques IPX4 ou IPX7. Le calcul du volume de ces zones est complexe. Vous pouvez prévoir une prise supplémentaire avec terre en dehors de ces zones, ainsi qu’une seconde prise à proximité de l’interrupteur principal de la salle de bains.
Les toilettes
Pour les toilettes situées en dehors de la salle de bain, vous devez installer au minimum une prise électrique avec terre, à côté de l’interrupteur de la lumière. L’interrupteur doit être placé à l’intérieur de la pièce.
Les couloirs et les espaces de passage
Pour les couloirs et les espaces de passage de plus de 4 m², vous devez prévoir au minimum une prise électrique avec terre.
Il est important de noter que ces règles sont des minimaux imposés par la norme électrique C15-100. Il est toujours possible d’installer plus de prises électriques, en particulier dans les pièces à forte consommation d’énergie.
Les circuits électriques dédiés dans la cuisine
La cuisine est l’une des pièces de la maison qui nécessite le plus d’équipements électriques. Afin de garantir la sécurité des utilisateurs et de protéger les appareils, il est important de mettre en place des circuits électriques dédiés et de respecter certaines consignes.
Les types de circuits à installer dans la cuisine
Les circuits électriques dans la cuisine doivent être protégés par des disjoncteurs adaptés et reliés à des prises correspondantes. Voici les principaux types de circuits électriques à installer :
- Les prises de courant avec terre : elles sont limitées à 6 pour un circuit, sous un disjoncteur de 20 A maximum avec un fil de 2,5 mm².
- Les appareils tels que la hotte, le four, le lave-linge et le congélateur : ils doivent bénéficier d’un circuit électrique dédié protégé par un disjoncteur de 20 A maximum avec un fil de 2,5 mm².
- Les plaques de cuisson : elles nécessitent un circuit électrique dédié branché sous un disjoncteur de 32 A maximum compte tenu de leur puissance, avec une section de fil de 6 mm².
Il est important de respecter ces consignes en utilisant les bons disjoncteurs pour chaque type de circuit afin d’éviter tout risque d’incendie ou de court-circuit.
Réglementation spécifique pour la salle de bain : les 3 volumes
Pour garantir votre sécurité, la norme NF C 15-100 distingue trois volumes différents dans une salle de bain : 0, 1 et 2. Les équipements électriques autorisés dans chaque volume dépendent de la hauteur au-dessus d’un point d’eau et de la distance autour de celui-ci. Il est important de mesurer précisément la position de chaque équipement (prise de courant, interrupteur, etc.) pour s’assurer qu’il est conforme aux règles d’installation.
Volume 0 : appareils TBTS 12V uniquement
Le Volume 0 correspond à la zone de réception de l’eau dans la baignoire ou la douche. Seuls les équipements électriques de type IPX7 + TBTS 12V peuvent y être utilisés, tels qu’un petit appareil à piles pour écouter de la musique dans le bain. Aucun équipement électrique n’est autorisé sous le Volume 0.
Volume 1 : fortes restrictions
Le Volume 1 correspond à la zone de projection d’eau au-dessus du Volume 0, jusqu’à une hauteur de 2,25 mètres. Les équipements électriques autorisés sont de type IPX5 et comprennent notamment un éclairage ou un interrupteur TBTS 12V, un chauffe-eau instantané ou à accumulation de Classe I, ainsi qu’une canalisation.
Volume 2 : possibilités plus larges
Le Volume 2 correspond à une zone de 60 cm autour d’un point d’eau et au-dessus de cette zone. Les équipements électriques autorisés sont de type IPX4 et comprennent notamment un éclairage ou un interrupteur TBTS 12V, un appareil de chauffage électrique ou un éclairage de Classe II, un chauffe-eau instantané ou à accumulation de Classe I, une prise rasoir 20 à 50VA avec transfo de séparation, ainsi qu’une canalisation.
Hors Volume : peu de restrictions. Vous pouvez y installer ou utiliser : un lave-linge ou sèche-linge de Classe I, un appareil de chauffage électrique de Classe I ou II, un éclairage de Classe I, II, ou TBTS 12V, un chauffe-eau instantané ou à accumulation, un interrupteur classique ou TBTS 12V, une prise de courant avec terre, une prise rasoir 20 à 50VA avec transfo de séparation, un transfo de séparation, une canalisation ou une boîte de connexion électrique.
Il est obligatoire de protéger les circuits électriques alimentant la salle de bain avec un interrupteur différentiel 30 mA. Pour une protection optimale, toutes les canalisations, masses métalliques et éclairages doivent être reliés à la terre.
Le tableau et ses protections : Qu’est-ce qu’un interrupteur différentiel ?
Qu’est-ce qu’un interrupteur différentiel ?
Avant toute chose, il est nécessaire de rappeler le fonctionnement et l’utilité d’un interrupteur différentiel. Cet appareillage modulaire se place dans le tableau électrique, entre le disjoncteur général et les disjoncteurs divisionnaires.
Son but ? Protéger les personnes contre les risques de chocs électriques, alors que les disjoncteurs sont là pour détecter les surcharges et les courts-circuits – et couper le circuit si c’est nécessaire. Il peut protéger jusqu’à 8 circuits, eux-mêmes sécurisés par des disjoncteurs individuels.
L’interrupteur différentiel se coupe lorsque la différence entre l’intensité entrante et sortante est supérieure à 30 mA (milliampères), car l’intensité électrique peut s’avérer dangereuse pour les personnes au-delà de 50 mA. On parle alors de fuite de courant.
Le calibre est mesuré en ampères et correspond à l’intensité maximale que peut supporter l’interrupteur différentiel. Il faut savoir que le type d’interrupteur n’impacte ni la sensibilité, ni l’intensité. Un type A peut supporter 25A, 40A ou 63A, tout comme un type AC ; et tous affichent 30 mA.
Les différents types d’interrupteurs différentiels
Puisqu’il s’agit de déterminer ce qu’il est possible de brancher sous un interrupteur différentiel de type A, cela signifie qu’il en existe plusieurs. Voici lesquels :
- Le type AC est prévu pour protéger les circuits communs, notamment les prises de courant et les éclairages, mais également la plupart des installations (four, frigo, VMC, etc.). Cet interrupteur différentiel détecte les défauts à composante alternative.
- Le type A protège des circuits spéciaux, prévus pour être associés à des appareils particuliers. Cet interrupteur différentiel détecte les défauts à composantes alternative et continue.
- Le type F, est destiné à la protection des appareils sensibles aux micro coupures électriques (congélateurs, ordinateurs, etc.). On parle d’interrupteur différentiel à « haut pouvoir immunitaire ». Il détecte les défauts à composantes alternative et continue, ainsi que les courants de défauts haute fréquence.
Que faut-il brancher sur un interrupteur différentiel de type A ?
L’interrupteur différentiel de type A est donc conçu pour protéger des circuits associés à des appareils créant des courants continus, notamment les plaques de cuisson, le lave-linge et la prise de recharge d’un véhicule électrique.
La norme N FC 15-100 impose que ces appareils soient branchés sur un circuit dédié protégé par un interrupteur différentiel de type A, d’une sensibilité de 30 mA. Mais ce n’est pas tout : elle préconise également de n’associer qu’un maximum de 8 circuits à chaque interrupteur différentiel.
En outre, tout logement doit être protégé par deux interrupteurs différentiels (un AC et un A). Il est fortement recommandé de répartir les circuits d’éclairages et de prises de courant sous deux interrupteurs, de manière à assurer un fonctionnement continu des lumières et des appareils.
N’oubliez pas de tester régulièrement vos interrupteurs différentiels – quel que soit le type ! Vous devez veiller à ce qu’ils fonctionnent correctement, faute de quoi ils ne pourront pas assurer la sécurité des occupants du logement.
De nombreux appareils peuvent être placés sous l’interrupteur différentiel de type A mais la norme NF C 15-100 impose à minima les appareils suivants : les plaques de cuisson, le lave-linge et la prise de recharge d’un véhicule électrique.
La norme NF C 15-100 impose l’utilisation de disjoncteurs divisionnaires pour la protection de chaque circuit électrique. Ces disjoncteurs permettent de prévenir les surcharges, les courts-circuits et les surtensions. Le calibre du disjoncteur doit être adapté à la puissance des équipements électriques du circuit correspondant. Pour les circuits de prises de courant, la norme fixe une limite sur le nombre de prises admissibles en fonction de la section des câbles d’alimentation (1,5 mm² ou 2,5 mm²) et du calibre du disjoncteur (16A ou 20A).
Les circuits de prises de courant en dehors de la cuisine nécessitent un disjoncteur divisionnaire de 16A avec des câbles électriques de section 1,5 mm². Selon la norme, jusqu’à 8 prises de courant peuvent être branchées sur un même disjoncteur de 16A. Pour les circuits de prises de courant avec des câbles de section 2,5 mm², la norme impose un disjoncteur de 20A et un maximum de 12 prises de courant standards. En revanche, en cuisine, la norme est plus restrictive et prévoit un circuit électrique dédié pour les prises électriques avec un maximum de 6 prises de courant standards. Les appareils électroménagers nécessitant une prise de courant spéciale, comme le lave-vaisselle, le four électrique, le congélateur ou le lave-linge, doivent être branchés sur une prise spécialisée, disposant de son propre circuit électrique alimenté par des câbles de section 2,5 mm² et protégé par un disjoncteur de 20A.
Conclusion
Dans cet article, nous avons vu que la norme NF C 15-100 impose des règles strictes pour garantir la sécurité électrique d’un logement. Il est important de respecter ces règles afin de protéger les occupants de la maison contre les risques d’électrocution et d’incendie. Le tableau électrique est un élément clé de l’installation électrique, il permet de contrôler et de protéger l’ensemble des circuits électriques. Les interrupteurs différentiels et les disjoncteurs sont des éléments indispensables du tableau électrique, ils assurent une protection efficace contre les surcharges, les courts-circuits et les surtensions.
En somme, la conformité aux normes de sécurité électrique est essentielle pour protéger votre foyer et assurer la sécurité de vos proches. Si vous avez des doutes sur l’état de votre installation électrique, n’hésitez pas à faire appel à un professionnel qualifié pour réaliser une vérification complète de votre installation et ainsi éviter tout risque d’accident électrique.
